L’article 🇫🇷 La scène française du Lettrage — Cyril Dosnon est apparu en premier sur Les Apprentis Lettreurs.
]]>Originaire de Bourgogne et parisien d’adoption, Cyril a suivi un début de parcours de graphiste plutôt classique : ENSAAMA (École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art), puis ESP (École Supérieure de Publicité) et l’École Estienne. S’en suivent 3 ans dans une grande agence parisienne, BETC, qu’il a finalement quittée pour réaliser son rêve : devenir serveur (hé oui). Un changement de cap qui ne devait pas durer puisqu’il revient petit à petit à ses premiers amours en travaillant comme freelance, ce qui occupe aujourd’hui tout son temps.
Ses activités professionnelles vont de l’identité visuelle à l’illustration (surtout du lettrage), en passant par la réalisation de clips et beaucoup d’autres choses.
S’il s’est mis au lettering, c’est à cause de la loi Evin ! Alors qu’il travaillait encore en agence, il a eu à travailler pour la marque Ricard. La loi Evin ne laissant que peu de liberté sur les visuels à utiliser, le lettrage était une bonne alternative. Il y a pire comme contexte pour débuter !
« Avec le temps je me suis rendu compte que travailler sur la lettre ça me déconnecte complètement. Il y en a c’est le tricot, d’autres le jardinage, moi c’est écrire 100 fois le même mot de 100 manières différentes. Je ne sais pas pourquoi mais c’est mon héroïne à moi. »
Il n’a pas vraiment de style ou d’outils de prédilection, et préfère s’adapter à chaque projet : du vieux pinceau foutu pour une texture bien rock’n roll aux courbes de bézier pour des rendus plus propres. Une petite préférence quand même pour le doigt sur une vitre embuée !
Le projet qu’il nous présente ici est donc son premier, pour Ricard.
D’après une intention commune de la directrice artistique que j’assistais à l’époque et moi-même, j’ai gribouillé des compos typos en forme de verre ballon. La veille de la présentation client destinée à valider ces brouillons, j’ai passé une bonne partie du jour et de la nuit à les travailler dans l’espoir qu’ils ne fassent pas appel à l’achat d’art (service intégré aux agences de pub destiné à trouver des talents extérieurs pour réaliser les campagnes).
Ç’a été difficile car je n’étais pas bon, je sortais tout juste de l’école et c’était la 1ère fois que je faisais ça. Contrairement à beaucoup de mes compères je n’avais jamais touché une bombe de peinture de ma vie (à part peut-être pour dorer un bougeoir), donc aucune expérience en lettrage. Au final la campagne est sortie et on a eu de super retours, on a même reçu un club des Directeurs Artistiques catégorie typographie. Il y a d’ailleurs eu un 2ème volet l’année suivante avec 3 nouvelles accroches. Ç’a été génial de pouvoir m’y mettre une seconde fois, car avec le recul je voyais déjà beaucoup de défauts à corriger dans la 1ère édition.
Ricard a été un énorme levier pour moi, même 6 ans après sa sortie cela m’apporte encore du boulot. Bon et c’est du détail mais j’étais fan de Ricard à l’époque, donc ce projet c’était comme si ton 1er boulot avait été de bosser pour ta marque préférée. Ça n’arrive jamais ce truc !
Merci à Cyril pour ce beau partage rafraîchissant !
Je vous invite à aller voir le reste de ses travaux, ça vaut le détour :
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]]>L’article 🇫🇷 La scène française du Lettrage — Louis VD est apparu en premier sur Les Apprentis Lettreurs.
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Louis Vallantin-Dulac, alias Louis Letters, est un jeune graphiste originaire d’Angoulême. Après huit années passées sur Paris à travailler pour différentes agences de pub et web, Louis a besoin de changer d’air et décide de faire ses valises pour partir à l’autre bout de la planète, au Québec !
J’ai commencé par le graffiti, assez jeune, ça me plaisait d’écrire mon nom sur les murs. Ça a duré quelques années. Puis avec le temps et quand je suis arrivé sur Paris, j’ai complètement arrêté. Mais j’ai gardé ma passion pour les lettres et je me suis acheté toutes sortes de stylos, feutres et plumes. C’est à ce moment là que je me suis mis à explorer ce vaste domaine qu’est le lettering.
J’ai choisi ce projet car c’est celui qui représente le plus mon travail en ce moment. C’est une impression deux couleurs en sérigraphie sur un papier épais (Whip cream de la gamme Pop Tone chez French Paper), format 25×19″ (63x48cm). J’ai découvert la sérigraphie cette année, et je suis tombé amoureux de ce procédé d’impression. Le fait d’être entièrement autonome me plaît beaucoup, on peut quasiment tout faire soi-même.
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Merci à Louis VD d’avoir partagé avec nous son procédé d’impression !
Rendez-vous le mois prochain pour découvrir un nouveau projet et un nouvel artiste !
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]]>L’article 🇫🇷 La scène française du Lettrage — Grégoire Cheynier est apparu en premier sur Les Apprentis Lettreurs.
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Grégoire Cheynier est un graphiste chevronné ! Après avoir passé quelques années à travailler en binôme et dans des grosses boîtes, il retourne en freelance où il fait principalement du lettering et de l’identité visuelle. Grégoire aime aussi transmettre, puisqu’il intervient désormais à l’école MJM de Lille, où il donne des cours sur la Suite Adobe.
Comme beaucoup de sa génération, le lettrage est venu par le graffiti qu’il a pratiqué durant 18 ans. Mais le vrai déclic arrive alors qu’il travaillait chez Vertbaudet, et réalisait entre autre, des imprimés pour des vêtements pour enfants. Grégoire raconte :
« Comme ils avaient eu des gros soucis juridiques avec des typos, on devait faire tous les imprimés sans utiliser de typo (j’étais content !). Du coup quand je suis parti de là bas je me suis dit qu’il y avait peut-être moyen d’en vivre, et comme j’avais ma prime de fin de CDD plus le chômage, je me suis mis à fond là dedans. »
Bien que Grégoire ait une magnifique collection de brush pens, de parallel pens ou encore de rulling pens, son outil favori reste un porte mine BIC tout à fait basique. Le manque de temps l’empêche souvent de sortir ses autres outils, car oui, ça demande de l’organisation et du nettoyage !
Avec tous ces outils, vous l’aurez compris, Grégoire n’a pas de style favori. C’est un touche-à-tout qui aime regarder ce qui se fait ailleurs, comme nous le montre le projet qu’il a choisi de nous présenter.
Le projet de Grégoire, c’est le genre de mission qui fait pétiller les yeux. Celle qu’en tant que freelance, on ne peut pas refuser mais où on sait pertinemment qu’on va souffrir. D’ailleurs Grégoire ne regrette pas ces semaines intenses et éprouvantes. Elles lui ont permis de sortir un max de pièces en peu de temps, le forçant à se bouger et à utiliser de nouvelles techniques. Un projet au final très formateur. Mais laissons-lui la parole.
En juillet dernier, j’ai été contacté sur Behance par Snapchat. Ils voulaient créer de nouveaux « geofilters », des stickers à rajouter sur les photos, proposés en fonction de l’heure et/ou de l’endroit où l’on se trouve. Ils en voulaient en français, et basé sur de la typo (du lettrage en fait). C’est le genre de boulot qui ne se refuse pas, j’ai donc dit oui tout de suite !
Ils ont une manière de travailler que je n’avais jamais expérimentée avant. Chaque semaine il fallait créer 10 filtres, des esquisses jusqu’au fichiers finaux. Ils m’envoyaient une liste de 10 phrases le lundi, je leur envoyais les maquettes le mardi soir, j’avais les retours le lendemain (décalage horaire oblige, ils sont en Californie), et je livrais les finaux le vendredi. Et ça pendant 4 semaines, pour faire 40 filtres au total. Je n’avais jamais travaillé avec des délais pareils, j’ai plutôt l’habitude de faire du logo, et de passer des heures à faire des essais, et peaufiner mes vectorisations dans Illustrator. Là ce n’était clairement pas possible, d’autant plus que j’avais d’autres trucs à côté en même temps.
J’ai donc dû revoir un peu ma façon de travailler.
J’ai commencé par chercher pas mal d’inspiration, dans mes bouquins, mes planches Pinterest, mes enregistrements Instagram, … Je voulais que la forme ait du sens par rapport au message, et éviter d’utiliser le même style plusieurs fois. Pas évident quand il faut en faire 40… Ça m’a forcé à trouver pleins de nouvelles idées, et essayer des styles que je n’avais jamais pratiqués. C’est aussi ce qui a fait que j’ai autant apprécié bosser sur ce projet !
Ensuite, pour chaque série de 10, je livrais des esquisses faites directement sur Photoshop à la tablette graphique. C’était un gros changement pour moi de ne pas passer par la case papier, c’est d’habitude toujours comme ça que je commence. Mais au final ça a été un sacré gain de temps, même si pour certains j’ai quand même griffonné quelques petites idées sur une feuille avant. Heureusement, quand je recevais les retours de Snapchat le lendemain, il n’y avait en général pas beaucoup de modifications.
J’avais donc deux jours pour mettre au propre les esquisses. Pour la plupart j’ai travaillé encore directement dans Photoshop à la tablette, mais en m’appliquant plus. Parfois, il y avait assez peu de différences entre l’esquisse et le final. Soit je dessinais et remplissais les lettres, soit je les traçais d’un coup en utilisant des brushes créées ou téléchargées, et le lissage pour avoir de belles courbes. Certains ont été fait dans Illustrator, soit aussi au pinceau (donc tracés en un coup, avec du lissage), soit vectorisés à la plume.
Il fallait que les filtres fonctionnent aussi bien sur des photos à dominante claire que foncée. Du coup j’ai beaucoup utilisé des contours ou des lueurs externes pour que le lettrage soit toujours bien lisible. Certains devaient aussi laisser un espace pour le nom d’une ville ou d’une personne.
Au final ç’a été une super expérience ! Avec le recul je trouve certains filtres vraiment moyens et j’aurais aimé avoir plus de temps pour les améliorer, mais je suis plutôt content de l’ensemble. Travailler avec la pression des délais super courts me plaît bien, ça force à tester de nouvelles façons de faire. Même si j’ai du bosser la nuit quelques fois Et devoir faire pleins de styles très différents est super formateur, par contre ce n’est pas forcément dans ces cas là qu’on sort ses meilleures productions… Sinon je me dis qu’utiliser un iPad aurait peut-être pu être pas mal !
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Merci à Grégoire Cheynier pour ce superbe retour d’expérience !
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]]>L’article 🇫🇷 La scène française du Lettrage — Jérémie Bonne est apparu en premier sur Les Apprentis Lettreurs.
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Jérémie Bonne est le genre d’artiste dont on aime ou on n’aime pas le style. C’est un touche à tout qui adore explorer pour aller toujours plus loin. Sa marque de fabrique ? Les couleurs acidulées qui font vibrer vos rétines. Loin des Lettering Artists traditionnels, il apporte une belle touche de fraîcheur qui n’est pas à négliger pour trouver un autre axe d’inspiration. Vous avez d’ailleurs pu apercevoir un de ses travaux dans l’article d’inspi’ sur le challenge Together. Mais qui est réellement Jérémie Bonne ? Laissons-lui la parole :
Je suis Jérémie Bonne, graphiste bordelais de 37 ans et amoureux de la lettre sous toutes ses formes. J’ai travaillé dans la publicité durant une douzaine d’année et puis peu à peu, j’ai réalisé que ce qui m’avait poussé à me diriger vers la création était totalement absent de mon quotidien. Ce sont les challenges du groupe Facebook Je Me Mets Au Lettering auxquels j’ai beaucoup participé qui m’ont fait comprendre l’importance pour moi de chercher, tester, découvrir. Depuis, j’ai fortement redirigé ma carrière vers le logo et le lettrage en règle générale. Je travaille principalement sur Illustrator et Photoshop mais depuis peu aussi sur Glyphs. J’aime aussi travailler le papier découpé et de temps en temps la broderie. Mon prochain challenge, maîtriser l’Ipad !
Il y a quelques mois, j’ai été contacté par le journal Le Monde via le collectif De Mèche pour intervenir sur le Festival international de journalisme qui a lieu tous les ans, au mois de juillet, à Couthures sur Garonne. Les Apprentis Lettreurs m’ont demandé de raconter cette expérience et c’est ce que je vais faire…
Revenons au mois de mars dernier : Les premiers beaux jours arrivent et avec eux le coup de fil d’un ami, Olivier Specio, plasticien, qui me propose de former un team pour répondre à la demande du Monde qui lui est faite. Cette demande est assez simple, animer pendant la durée du festival, l’espace public du petit village de Couthures en apportant une lecture artistique aux divers thèmes qui y seront abordés (l’intelligence artificielle, l’après #metoo, le rapport entre journalisme et politique, la désinformation… j’en passe).
Comme vous vous en doutez, j’ai accepté sans réfléchir. Il soumet donc mon book ainsi que celui d’un troisième larron qui n’est autre que le graffeur John Bobaxx. Quelques jours passent et le quotidien revient vers nous pour valider l’équipe. L’aventure commence.
Je dois avouer que, contrairement à mes deux compères, je n’avais pas une grande expérience du live painting, j’avais animé un atelier calligraphie pour une soirée organisée par une marque de spiritueux et j’avais réalisé des vitrines de boutiques pour les soldes ou Noël. Et c’était tout. Et donc, si je me sentais honoré d’avoir été invité, j’avais aussi une peur bleue de me planter et ma réaction première fut de travailler ardemment ma calligraphie. Il était toutefois peu probable que mon niveau s’améliore de façon significative en quelques semaines. Il me fallait trouver un moyen de :
Cette solution miracle est venue avec le sens. En effet, je savais (je sais) que sur le plan technique et esthétique, je suis loin d’avoir le niveau que je souhaiterais. Je devais donc déporter le problème sur le fond et non la forme. Et c’est d’ailleurs ce à quoi sert le lettrage : donner du sens aux mots. De jolies lettres qui ne servent pas le texte ou qui apportent par leurs formes ou leurs connotations une ambiguïté au texte, c’est à mon avis, tout ce qu’un (apprenti) lettreur doit éviter.
Je me suis donc attelé à écrire des questions « absurdes » mais pas dénuées de sens (au propre comme au figuré), avec l’idée d’en faire des affiches faites mains et à l’avance surtout, histoire de ne pas arriver les mains vides (c’est malpoli) et de commencer le live painting avec la sensation d’avoir « déjà » fait le job.
Ces affiches, en voici quelques-unes.
J’ai essayé avec ces affiches de donner une autre vision des thématiques du festival et de soulever par le biais de l’humour des questions qui n’étaient peut-être pas abordées au cours des diverses conférences. Je voulais interpeller les festivaliers et pour cela, il me fallait être pertinent. Il fallait également lier les affiches entre elles, car je savais que je devrais les disséminer à travers le village. J’ai donc choisi 2 typos seulement, une casual et une mécane qui me permettaient de ne pas m’éparpiller dans les styles et de créer un jeu de hiérarchie faisant ressortir les mots importants, accentuant ou atténuant la portée de certains mots.
J’avais donc créé mes 21 affiches et j’étais bien plus à l’aise à l’idée de travailler avec plusieurs dizaines de paires d’yeux derrière moi. J’avais préparé quelques citations trouvées sur internet à cette fin.
J’arrive donc début juillet avec mes acolytes et je commence à coller mes affiches.
Nous avions reçu l’autorisation du maire pour investir certains murs mais c’était au final un espace trop restreint. Il a fallu donc convaincre les habitants d’accepter d’intervenir sur leurs façades. Si les premiers ont été réticents, très vite d’autres sont venus nous proposer leurs maisons pour coller, dessiner, exposer. L’accueil des Couthurains a vraiment été une superbe surprise. Très vite nous sommes passés d’un espace d’expression de deux ou trois murs à la totalité du village. J’ai fait mon premier lettrage dans une petite rue sans passage et pour tout vous dire, il était très moche mais très vite les mouvements se sont déliés, la main s’est libérée et je me suis senti hyper à l’aise.
C’était assez agréable de travailler avec les commentaires toujours très sympathiques des festivaliers. Beaucoup s’arrêtaient pour discuter, échanger sur notre travail ou sur le festival en général. Il est clair que cette expérience m’a énormément boosté. Quand on est lettreur, on a plus souvent l’habitude d’entendre qu’il y a déjà bien assez de typo comme ça et que ce que l’on fait peut être fait sur Word. Là, c’était tout l’inverse. Les gens étaient intéressés et intéressants.
Pour conclure, je crois que je n’hésiterai plus à participer à des projets qui me mènent dans l’inconnu. Il faut faire pour apprendre et accepter que l’on n’est pas obligé d’être le meilleur pour être reconnu comme professionnel. Le principal est de prendre du plaisir à faire les choses, ça rejaillit toujours sur le résultat.
Merci à Jérémie Bonne pour cette excursion dans la rue et ces paroles encourageantes !
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]]>L’article 🇫🇷 La scène française du Lettrage — Steph’ est apparu en premier sur Les Apprentis Lettreurs.
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C’est donc ainsi que débute cette rubrique où tous les mois nous pousserons la porte de l’atelier d’un artiste français pour qu’il nous parle d’un projet qui lui tient à cœur et nous dévoile ses petits secrets. De l’idée de départ, au rendu final, en passant par les sketchs, nous rentrerons directement dans le process de l’artiste. Car c’est en regardant les autres faire, qu’il est possible de progresser et de découvrir de nouvelles manières de travailler.
Cesse de bla-bla, et plongeons pour ce premier article, dans l’univers d’un incontournable de la scène du lettrage français et du Brush Lettering : Steph’.
Si vous êtes un passionné de lettering et notamment de Brushpen, vous avez certainement déjà vu passer un des travaux de Steph’ dont la renommée dans le domaine n’est plus à faire. Si non, je vous invite grandement à faire un tour sur son Insta ou son Behance pour votre culture personnelle !
Mais qui est réellement Steph’ ? De son vrai nom Stéphane Lopes, Steph’ est un Graphiste et Lettering Artist parisien de 30 ans. De part son métier, il s’est très vite intéressé au dessin de lettres au travers de l’identité visuelle, ou branding, et plus particulièrement grâce aux logos et à la typographie. C’est donc tout naturellement qu’il s’est tourné vers le lettering. Son style favori, vous l’avez compris est bien sûr le Brushpen ou Brush Lettering, bien qu’avec le temps il évolue pour devenir plus polyvalent. Hormis sa belle collection de feutres, une belle centaine, Steph’ est un inconditionnel du crayon puisqu’il débute chacune de ses pièces par un sketch papier.
Ce mois-ci Stéphane nous a choisi un beau projet digital réalisé d’abord au crayon puis à l’iPad et à l’Apple Pencil. « Our Time Has Value » est avant tout une volonté de sa part de participer à l’initiative de James Lewis, afin de mettre en avant et valoriser le travail des créatifs. Un projet donc bien engagé !
Il y a quelques mois, James Lewis a lancé un mouvement pour sensibiliser les gens sur l’importance de la rémunération du travail des créatifs, baptisé : « Our Time Has Value », traduisez « notre temps à de la valeur ». Il m’a proposé d’y participer en réalisant une composition mettant en valeur cette phrase.
J’ai donc commencé à me pencher dessus et j’ai fait quelques croquis en réfléchissant à la meilleure façon de répondre visuellement au sens de cette phrase. Hiérarchiquement, les mots « Time » et « Value » sont les plus important, tandis que « Our » et « Has » peuvent être mis un peu plus en retrait. L’idée était de vraiment créer un contraste entre « Time » et « Value » pour que les deux mots puissent se donner de la force l’un l’autre.
Dès la composition j’ai voulu placer le mot « Time » sur une courbe ascendante, donc de façon très dynamique, tandis que le « Value » se positionnerait en bas de composition sur une ligne horizontale. La courbe du « Time » m’a permis de placer le « Our » en haut à gauche et le « Has » dans le creux laissé par celle-ci, permettant ainsi au tout s’intégrer dans un rectangle.
J’ai choisi « d’illustrer » la phrase, c’est pour cette raison que j’ai décidé de contraster les styles typographique selon les mots. Ainsi j’ai tout de suite voulu écrire « Value » dans un style plutôt classique avec des pleins et des déliés ainsi que des empattements fins pour rappeler le coté « Héritage » et donc « valeur par l’histoire ». Pour accentuer cette idée, j’ai choisi de créer un relief un peu abimé, ce qui donne au mot un aspect de lettres anciennes, presque sculptées.
Une fois que j’avais choisi le style du « Value » je n’avais plus qu’a en trouver un complémentaire pour le « Time ». J’ai donc cherché quelque chose qui se démarque complètement pour créer un contraste dans la composition, et par conséquent apporter du relief aux 2 mots important. Pour casser la finesse du « Value », j’ai travaillé des lettres sans serif, à largeur fixe, plutôt bold en leur donnant un effet 3D très prononcé.
Pour finir, il ne me restait plus qu’a trouver un style intermédiaire pour le « Our » et le « Has » qui ne ferait « qu’habiller » les 2 mots mis en valeur.
Concernant les couleurs, je me suis référé à ma palette du moment, tentant de garder une cohérence dans ma galerie instagram. Cela dit, par soucis de cohérence, j’ai utilisé 3 couleurs pour « Time » et « Value » (blanc, turquoise clair, turquoise foncé et bleu nuit) et une autre couleur, le jaune, pour « Our » et « Has », ce qui marque, encore une fois, une différence de hiérarchie.
Pour le rendu final sur Instagram j’ai choisi de laisser quelques lignes de constructions ainsi que des minis schémas pour rappeler le coté « process » et donc une nouvelle fois le rapport « Time/Value ».
Je pense qu’il est important de ne pas oublier que les mots ont un sens. J’aime rappeler le sens du mot dans la manière dont je l’écris, sans pour autant tomber dans l’illustration.
Behance | Instagram | Dribbble
Merci à Steph’ pour ce moment passé en sa compagnie. Rendez-vous le mois prochain pour découvrir un nouveau projet et un nouvel artiste !
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